Job 7 : 1 à 7
LORSQU’on est de grands amis, on n’a pas peur de se parler. on dit ce que l’on ressent, ce qu’on a sur le coeur.Mais le contraire aussi est vrai. Alors Job, n’hésite pas pas à sortir un discours surprenant pour ses amis, pour les croyants. Pouvons-nous lui donner raison que vivre sur terre est une corvée ou un esclavage ? Est-il gravement malade qu’il ne mesure plus ses paroles ? Ou bien voudrait-il mettre des mots sur ses maux ? C’est un vrai philosophe, même si sa quête spirituelle est assez profonde. C’est aussi un grand artiste. La preuve, lorsqu’il décrit son vécu. C’est un grand poète. Ne connaissons-nous pas des personnes de ce genre, lorsque le malheur ou la maladie frappe, certaines personnes écrivent un roman, une biographie, d’autres planchent sur le dessin ou la peinture. L’ inspiration vient de ces jours marqués par la douleur, la souffrance. Est-ce un moyen d’évacuer le mal, la souffrance, en se parlant tout seul ou à travers des écrits ? Celui de Job pourrait même etre traduit en forme théâtrale.
Dans le livre de l’Ecclésiaste( chapitre3), le poème de la qualification des temps nous montre que beaucoup de choses peuvent se passer lorsque les hommes vivent sur cette terre. Nous savons qu’un jour, notre corps biologique s’arrêtera de vivre. La mort est là. Elle a été toujours notre ombre. Alors de la naissance ou même dès le ventre de notre mère jusqu’à la mort, l’être humain ne vit-il que de temps de corvée ? Certaines traductions disent « esclavage », d’autres « corvée ». Une corvée est un acte très pesant, qui fait mal, qui fait souffrir. Alors, le temps de la vie n’est-il que cela ? Ou est-ce que l’homme a été créé pour vivre autre chose. Bien souvent, lorsque les hommes racontent leur vie, c’est souvent ce qui fait mal qui ressort en premier. Ils parlent de la joie, mais un peu plus discrètement ou plus rapidement. Que ce soit la joie ou le malheur ce sont tous des temps forts. C’est ainsi que la vie se découvre aux hommes avec tous les aléas. La mort aussi a fait acte de présence à la fin du parcours de chaque individu sur cette terre comme la naissance au début de la vie.
Tout être humain : enfant grandissant, adulte allant vers le soir de sa vie compte ses jours. En sa mémoire revient les beaux et les mauvais souvenirs. Celui qui se voit diminuer se met à constater si ce n’est déjà accepté qu’un jour il mourra comme tant d’autres. « A peine couché, je me dis : Quand me lèverai-je ? Le soir n’en finit pas et je me saoule de délires jusqu’à l’aube… » Job compte les jours et les nuits, n’est-ce pas ce qui arrive quand on est malade ou dans la détresse ? Il est angoissant de rester dans cette nuit noire qui reflète la mort. On préfère le jour, mais le jour aussi apporte souci, crainte lorque la guérison est encore lointaine. Alors l’être humain veut bien s’endormir pour ne pas y penser. Job sait très bien que l’homme ne vit pas éternellement, il est mortel.
La peau de job n’est pas du tout belle à voir. Elle est rongée par la maladie. Alors, comment peut-t-il supporter cette situation. A l’époque, je ne sais pas quels étaient les soins administrés mais cela doit être douloureux physiquement en risquant de faire décliner sa force psychologique ou morale. C’est une excuse pour d’autres de le fuir soit par peur d’être contaminer soit par peur de poser le regard sur ce corps fissuré, et dont l’odeur empêche de l’approcher.
Le temps de la maladie ou du malheur nous fait comprendre que le temps passe vite. Certaines personnes disent lorsque j’ai eu mes quarante ans j’ai senti quelque chose qui a changé en moi. Quand j’ai frôlé les soixante ans je constate que la vie est encore plus courte. Je n’ai pas fait tout ce que je voulai faire . C’est comme l’envol d’une flèche. Job nous dit : « rappelle-toi que ma vie n’est qu’un souffle ». Il a raison, car les personnes d’un certain âge ou les vieillars le disent quand nous les recontrons lors des conversations. Nous apercevons que la vie terrestre est limitée. Or le souffle nous le sentons en posant la main devant la bouche, ou lors de la respiration, ou devant une glace par la buée, ou par l’haleine en traversant l’air frais en hiver. Nous ne pouvons mesurer le souffle. Il est répétitif si nous pouvons le dire comme cela. Il est invisible lorsqu’il sort de l’homme. Si nous comparons notre vie au souffle, quelle durée de vie cela donnerait ? Si le souffle est ce qui revient à Dieu, il est éternel, par contre s’il n’est qu’un temps, une durée, elle est très éphémère. Que ce soit l’un ou l’autre, personne ne peut en être maître ni le retenir. Le psaumes nous dit que le grand âge de l’homme est de quatre vingt ans. Alors qu’aujourd’hui la durée de vie est de plus en plus importante dans certains pays. Alors quatre vingt dix ans c’est quand même une grâce. A-t-elle été vraiment un temps de corvée ? Que cherche l’homme, une fois qu’il est indépendant de ses parents, Comment veut-il vivre ?
Actuellement, la vie économique et sociale est troublante. Quel est l’avenir de l’homme ? Sa réponse est-elle commme le soldat qui va à la guerre car il est contraint et rencontrera la mort même s’il a été appellé pour faire la paix. Ou comme l’esclave espérant être libéré de son esclavage en sachant que le prix de la liberté peut aboutir à la mort. Esclave ou soldat, seul la Parole de Dieu nous libère de l’angoisse de la mort. A un moment de notre vie, nous avons sûrement senti la main de Dieu nous venir en aide sans le savoir. Ce fut l’instant de bonheur, mais la vie en Dieu, elle, elle est éternelle.
Comments by Julia DARSOT