Esaïe 1 : 1 – 9

Un lien très fort s’était établi entre Dieu et son peuple. Cieux, écoutez et terre prêtez l’oreille. La relation est intense. Rien ne sépare Dieu et la terre. Il pose son regard et voit l’autre. L’un peut s’adresser à l’autre.

L’auteur fait parler l’Eternel comme un être humain en souffrance. Nous sommes surpris de l’entendre parler ainsi. Dieu se retrouve-t il à avoir des regrets en élevant ses enfants. Dans une relation parentale, il est possible  de dire des choses pareilles dans les coups de colère aux enfants. Mais ne serait-il pas mieux de dire : qu’est-il arrivé ?que dois-je faire ? Je ne veux pas que mes enfants s’éloignent de moi. La guerre, l’exil ont été un désordre immense dans leur vie à l’époque d’Esaïe.

Le peuple de Dieu est comme un enfant perdant confiance en Dieu. Se sépare petit à petit de lui d’où la cause de  souffrance.

L’Eternel fait des reproches à son peuple. Il ne mâche pas ses mots. Un langage tout à fait humain. Est-ce Dieu qui parle ainsi ?

Or le peuple est complètement écrasé par la souffrance.

« La tête entière est malade. Et tout le cœur est souffrant. De la plante du pied jusqu’à la tête, rien n’est en bon état : Ce ne sont que blessures, contusions et plaies vives. Qui n’ont été ni pansées, ni bandées, ni adoucies par l’huile ».

L’esprit de l’homme  est souffrant lorsque la douleur est profonde. La  description est telle que c’est insupportable. Comment survivre ? Quelle que soit la blessure, le corps entier le ressent. Quel handicap !

Rien n’est en bon état. Que reste-t-il ? Tout semble perdu.  Malgré les siècles nous distançant d’Esaïe, des points communs demeurent. Risque de se détourner de Dieu car bien des choses prennent sa place. Argent. Domination et  Exploitation de l’autre. Égoïsme, Haine.  Pouvoir… Tout cela fragilise un pays ou le monde. La guerre est parfois inévitable. Aussi la vie d’un être humain change du jour au lendemain.

Les actualités au quotidien nous les confirment. Parfois, on ne veut plus en entendre parler, ni voir des images correspondants.

Dans les pays où la médecine est en grand progrès les gens sont pris en charge très vite en cas de grande détresse. Dans les pays pauvres, la lenteur des aides dus à la collecte, aux transports, et à de nombreux facteurs sont importantes et décevantes. Les blessés, les sinistrés peuvent attendre longtemps pour être soigné.

L’huile adoucissant est sûrement un des premiers médicaments à porter de main. Mais l’huile n’a plus aucun effet. Peut-être qu’il n’y a même plus d’huile. Plus rien ! Alors que faire? Que dire ?

Une petite lueur d’espoir quand même. L’auteur nous dit : «  la fille de Sion est restée comme une cabane dans une vigne, comme une hutte dans un champ de concombres, comme une ville épargnée »  Tout n’est donc pas perdu pour ceux qui restent. Ceux qui vont faire revivre la vie dans le pays. Même s’ils étaient affaiblis, ils se relèveront pour redonner la vie, la joie.

Ils ont ressenti les mains de l’Eternel les entourant. Ils sont  ‘ comme une ville épargnée’. Un miracle. Une grâce. Comment ne pas remercier Dieu d’avoir conserver leur vie.  Ils continuent à vivre. Bien sûr, ceux qui sont morts nous font de la peine.

Cependant, rappelons-nous de ce qui a été dit à Gédéon (Juges 6 : 14)  « Va avec la force que tu as et délivre Israël de la main de Madian ». Depuis toujours, l’Eternel était là pour nous accompagner. Nous pouvons vivre avec cette parole. Personne ne doit se sentir incapable de faire quelque chose pour apporter la paix, le soulagement pour les souffrants. Parole fortifiante, encourageante car les émotions sont parfois pesantes .Nous risquons de manquer de force.

Nous sommes envoyés auprès de quelqu’un dont rien n’est en bon état. Aider ? Offrir  un temps d’amitié ? Donner un temps de présence ? Prier ? Nourrir ? Comment guérir une « tête malade » ? Comment soigner « un cœur souffrant » ? Comment « pansées toutes les blessures » ?

L’écoute de la Parole de Dieu est primordiale. Elle nous fait revenir à Lui. La Parole de Dieu refuse tout ce qui est contraire à son amour. Sa Parole nous donne un  regard plein de compassion sur l’autre. Il sera accueilli par le souffrant ou le désespéré. Ce regard peut refermer une plaie. Les paroles de celui / celle qui croit en Jésus Christ deviendront des baumes pour panser en vue d’une guérison. Paroles d’amitiés, douces et merveilleuses pour celui/celle qui l’entend.

Nous ne pouvons pas tout faire mais nous pouvons faire quelque chose si petite soit-elle pour l’amour de Dieu. Ce sera un temps de  lumière, de résurrection pour tout être humain acceptant de le faire. Pour celle/celui qui le reçoit. Pour nous aussi.

Chaque être est unique, comme chaque instant que nous aimerions vivre comme si c’était le dernier. Chaque jour est un nouveau jour où le soleil est tant attendu.

« La tête entière est malade. Et tout le cœur est souffrant. De la plante du pied jusqu’à la tête, rien n’est en bon état : Ce ne sont que blessures, contusions et plaies vives. Qui n’ont été ni pansées, ni bandées, ni adoucies par l’huile ».

Cependant

« Va avec la force que tu as ». C’est ce que Dieu nous rappelle aujourd’hui pour affronter nos lendemains quelle que soit notre situation. Le Dieu de Jésus Christ est là depuis toujours. Même dans le tourbillon de la vie. Rien ne peut séparer Dieu et l’homme sauf si ce dernier veut lui tourner le dos. Amen