2ème dimanche de carême 2014

 

Matthieu 17: 1-9

Les disciples de Jésus  les plus proches ont été souvent avec lui. Toujours ensemble  jusqu’à ce que plus tard ils se retireront et laisseront Jésus tout seul.

Jésus les emmène  sur une haute montagne, loin des gens. Se passe alors quelque chose d’inhabituel: le visage de Jésus brille comme le soleil et ses vêtements deviennent blancs comme la lumière reflétant de la  douceur, de la tendresse, de l’amour. Les disciples voient aussi Moïse et Elie. Est-ce une illusion ? Que leur arrive-t-il  dans cette vision ? Les disciples n’ont plus envie de se séparer de Jésus. Ils veulent même s’approprier de Jésus, de Moïse et d’Elie. Puis une voix s’élève pour dire : «  Celui-ci est mon Fils très aimé. C’est lui que j’ai choisi avec joie. Ecoutez-le ».

D’où vient cette parole et qui l’a dit ?  Les disciples ont eu peur. Ils se sont mis face contre terre. Alors Jésus s’approche d’eux, les touche pour les rassurer et les relève tout doucement.

Les disciples ne voient plus que Jésus et les interdit d’en parler. Patience donc ! Le temps viendra pour le dire haut et fort quand c’est le moment venu. Après la résurrection. Ce récit intrigue beaucoup de gens et fait poser des tas de questions. Tant d’arguments sont avancés. Nous aussi nous n’échappons pas à toutes ces questions en public ou secrètement.

Déjà, lors de sa naissance, les gens ont été curieux de savoir qui est Jésus ? Que fait-t-il ? Pourquoi agit-t-il ainsi ? Est-ce un roi, un messie ?  Quel est son but. ?

Cela n’empêche pas les foules de le suivre. Jésus avait une mission. Devons-nous rester dans l’admiration du récit ? De rester étonner ? Ou de le vivre.

Qu’est ce que  la transfiguration de Jésus pour nous.

Aimerions-nous aller dans les hautes montagnes pour retrouver Jésus, pour avoir la même sensation que Pierre, Jacques et Jean. Hautes montagnes comme l’Himalaya, les Alpes, le Mont Everest

Est-ce que c’est en se rapprochant de la cime d’une montagne que nous sommes proches de Dieu ? Ceux qui vont dans l’espace ont-ils trouvé Dieu ?

Avons-nous besoin de se retirer dans les montagnes pour trouver le visage de Jésus ? Possible pour certains et non pour d’autres.

Il est dit que celui qui voit le visage de Dieu meurt. Alors comment le voir ? C’est ainsi que les évangélistes nous expliquent et disent que c’est à travers Jésus que nous pouvons voir Dieu. Jésus est le seul médiateur et porte notre prière auprès de son Père.

En étant enfants de Dieu nous sommes frères en Jésus Christ. Des frères adoptés. C’est dans le visage de l’autre que nous pouvons le trouver.

Avant la résurrection Jésus a vécu de nombreuses situations souvent difficiles : des reproches, des persécutions, le procès, la mort sur la croix. La lumière sur son visage a-t-il disparu ? Quand il a prié sous l’olivier son visage était inondé de sueur comme du sang nous dit les évangiles. Dans notre monde aussi nous nous  retrouvons face à de multiples visages où la lumière ne brille pas. Et même chez les frères et sœurs en Christ.

Nous rencontrons des visages abîmés, défigurés, portant la profondeur des douleurs cachées. Certains semblent perdus, à la dérive. D’autres portent la tristesse, des larmes ont coulée. Jésus lui-même versa des larmes sur Jérusalem. Ce moment a du être poignant pour ceux qui l’ont vu. Nous, nous ne pouvons que l’imaginer.

Des traces de joies et de peines traversent le visage de chaque être humain.

Nous ne voyons plus Jésus mais à travers le visage des autres nous pouvons découvrir le visage de Jésus. Au-delà du visage nous cherchons la personne, insaisissable, mais tout d’un coup re-trouvé.

Nous cherchons le Christ ? En l’autre ? Avons-nous oublié ce visage de l’enfant Jésus à sa naissance : pleurant ou souriant que nous retrouvons chez les enfants. Quel rappel.

Quand Jésus fut au Temple et qu’il enseigna déjà, ce visage adolescent comme nos adolescents qu’en pensons-nous ?

Lorsque Jésus fut dans le désert, ne porta-t-il pas le visage des hommes tourmentés, partagés, déchirés par le mal qui toujours se propose.

Condamné à mourir sur la croix son visage est défiguré dans le visage des hommes torturés, gémissant silencieusement sous les coups.

Puis ce texte d’aujourd’hui présente le visage transfiguré de Jésus, le visage des hommes en prière, le visage du ressuscité. Il s’est révélé rempli de la lumière de Dieu. Pour nous tous et pour le plus désespéré le visage du Christ se révèle aussi.

Beaucoup cherche à rencontrer ce visage, mais souvent s’égarent. Alors que Dieu s’est fait visage en Jésus notre frère. Le visage de notre frère en face de nous ne porte-t-il pas le visage du Christ à différents moments de la vie.

Dieu nous parle à travers le visage de notre prochain afin que nous puissions écouter la parole de Dieu : la Parole du Christ. Nous pouvons nous réjouir de ce visage du Christ qui se révèle à nous pour nous relever comme les disciples car nous ne sommes pas toujours dans la lumière.  Aujourd’hui ce  visage du Christ nous invite à chanter ou à pleurer selon ce que nous ressentons en ce temps de carême. Le visage du Christ réchauffe notre cœur, le caresse. Ainsi des sourires fleuriront car le Christ est ressuscité.Amen.