Là-BAS se trouve un grand cimetière. Depuis quelques jours, les fleuristes s’installent devant l’entrée. Le temps est maussade et gris. Des personnes arrivent à pied ou en voiture vont passer par les portails.

Puis hier et aujourd’hui, beaucoup plus de voiture et de personnes. Ceux-ci partent en quittant le lieu tout doucement, ceux-là arrivent et prennent leur place.

Ceux qui viennent de loin semblent être soulagés en se garant facilement Dans ce va et vient des uns et des autres, un grand silence, à peine si on entend quelques murmures.

On se respecte.

Parfois, on se salue en hochant la tête.

En traversant les allées, de nombreux noms, distinguant les familles, les âges.

Les feuilles des arbres sont les jaunes de l’automne comme pour signifier qu’eux aussi vont mourir en les perdant en attendant de nouveau le printemps.

Les chrysanthèmes, les bruyères marque la relation avec les morts.

De jolies fleurs restant longtemps avant de se faner.

C’est tout ce qu’on peut faire.

Seigneur, voilà, des hommes et des femmes, en famille, en couple ou seul, venus parler avec un des leur ? S’occuper de leur demeure ?

Poser des questions ?

Certaines tombes sont toutes récentes, d’autres sont très usées.

Seigneur, voilà des hommes et des femmes, baissant leur tête devant la tombe. Je ne sais pas ce qu’ils disent.

Certains tiennent leur visage avec beaucoup de tristesse.

D’autres pleurent doucement, posent leur main sur leur cœur, comme pour guérir leur blessure.

D’autres encore restent silencieux en nettoyant les bords de la tombe.

Rares sont les enfants ou les adolescents venus avec les parents.

Seigneur, que leur dire ? Ta parole d’aujourd’hui ?

Comme celui de Job : « Mon rédempteur est vivant »

Comme celui de Paul : « rien ne nous séparera de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ »

Comme celui du jeune homme à Marie Magdala et Salomé : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié, il est ressuscité »