Jean 11: 1 à 45

Voilà  un homme malade : Lazare vit à Béthanie, avec  Marie et Marthe. Ces deux femmes ont eu une place importante dans le ministère de Jésus, surtout lors du cheminement de Jésus vers la croix. Marie est celle qui a versé du parfum sur les pieds de Jésus et les a essuyés avec ses cheveux. Rare seraient les personnes qui auront ce geste. C’est la reconnaissance du  Maître, du Christ, l’instant de rencontre profonde.  Puis Jésus a su aussi par d’autres personnes que Lazare était malade, se mit en marche vers lui. L’amitié qui l’avait lié à Lazare et à ses sœurs est si  précieuse pour lui. Quatre personnages en très bonne entente: Jésus, Lazare, Marthe et Marie.

En cours de route Jésus donne quelques explications aux disciples de ce qui arrive. Il compare la mort à un sommeil profond.  Drôle de conversation. Surprenant encore cette invitation de Thomas à venir avec Jésus et mourir avec Lazare si c’est le prix de la résurrection

Ensuite vient  Marthe  et  s’adresse à Jésus en disant que s’il était avec eux, son frère ne serait pas mort. L’éloignement de Jésus ou l’éloignement de Lazare provoque-t-  elle encore plus la mort ?

Marie reste assise à la maison. Marthe n’a-telle pas confessé aussi sa foi avant Marie en disant «  Oui, Seigneur, je crois que tu es le Messie, le Fils de Dieu qui devrait venir dans le monde ». Or le souvenir que nous avons de Marthe est sa situation malheureuse devant Jésus lorsqu’il vient chez les deux sœurs en soulignant que Marthe n’a pas choisi la bonne part.

C’est Marthe qui se lève comme d’habitude, prévenant sa sœur Marie pour dire que Jésus est dans les parages. Que le Maître  demande Marie. Or Marie était tétanisée par cette mort qu’elle resta assise à la maison jusqu’à ce qu’elle ait entendu que Jésus est là. Marthe est cette personne qui donne du courage, qui donne de l’espoir, qui chuchote à l’oreille de Marie « eh ma sœur, Jésus est là, il te demande». Du coup elle se lève et va au tombeau. Elle vit Jésus et tomba à ses pieds. Une seconde fois, elle est aux pieds de Jésus. C’est encore une fois l’instant de rencontre réel.

Or que ce soit Marie ou Marthe toutes les deux ont reproché à Jésus d’avoir été absent. Si tu avais été là, notre frère ne serait pas mort. Jésus était ému. Il a versé des larmes, il a pleuré. Face à la douleur et à la souffrance des deux sœurs Jésus a pleuré. Face à la mort de Lazare Jésus a aussi pleuré.

Devant la tombe, Jésus prie – Lazare revient à la vie-. Quel soulagement et quel bonheur pour ceux qui ont été présents ! Mais aussi une crainte les envahit sans pouvoir le dire.

Quand des personnes ont informé Jésus que Lazare était malade. Les sœurs ont peut-être attendu une intervention discrète. Tant qu’il y a de la vie on peut toujours essayer de faire quelque chose jusqu’au dernier souffle.

Jésus souffre aussi en entendant les paroles de Marie et de Marthe. Ce qui arrive à elles sont déjà arrivées à des millions d’être humain : la perte d’un être cher.

Ce sont souvent des moments où des paroles de reproches sortent consciemment ou inconsciemment. Mais il y a aussi cet espoir du passé toujours exprimé, comme : «  si tu étais ici, si tu étais proche de nous cela ne serait pas arrivé ». Ou aussi « si nous avons fait ceci à temps mais nous le ne savions pas. » Parfois on en veut à celui/celle qui n’a pas assisté à la fin de vie  d’un membre de la famille. Toutes ces paroles sont l’expression de l’évacuation de la douleur et d’accepter petit à petit que la mort est bien réelle. Chose tout à fait naturel.

Jean nous présente Marie accablée de douleur. Elle s’accroche à Jésus comme pour le supplier. Le supplier de quoi? De faire quelque chose?

Tomber aux pieds de quelqu’un c’est faire un geste très fort. Un geste humiliant, se mettre en bas, à ses pieds pour qu’il apporte de l’aide. Nous le voyons souvent dans un film quand quelqu’un est dans une grande détresse. La personne se jette aux pieds de l’autre pour être aider, pour enlever son  fardeau, pour le relever, comme pour demander pardon.  Jésus ne peut plus avancer car Marie lui barre la route. C’est l’instant de la rencontre encore une fois mais face contre terre devant le Seigneur pour l’empêcher de marcher. Afin qu’il s’arrête et que tous se mettent au pied de la croix.

Rappelons-nous que notre  pied est cet endroit du corps si petit mais capable de nous porter et de nous permettre de se lever. C’est une réalité.

Le pied est la racine d’un arbre (l’homme) qui nous met debout. Jésus lui-même se relèvera. Il se mettra sur pied. Le pied recevant la souffrance de Marie pourra devenir un lieu de fête pour la résurrection.

Quand on voit quelqu’un très malade, puis guéri, se lève et marche ; nous disons : Il est bien ressuscité. Ou le malade lui-même nous dit : J’étais au bord de la mort, j’ai failli passer mais grâce à Dieu je suis debout, je suis sur pied.

En tout cas la mort est une réalité comme celle de Jésus et de tout être humain. La mort biologique est inévitable. La résurrection elle est aussi permanente. Aucun être humain n’est oublié de Dieu.

La vie de l’homme lui appartient. Ce n’est pas un hasard si cet homme malade s’appelle Lazare. Qui signifie « Dieu aide ». A travers l’histoire de Lazare, Dieu aide l’homme à être ressuscité en mourant avec lui. Dieu comprend alors la détresse et la souffrance de l’homme à travers son Fils tombé dans la tristesse lorsqu’il a su que Lazare est mort.

Dieu est sensible à la misère, à la pauvreté de l’homme, à son cri. Dieu ne refuse pas le secours. Il donne la vie à celui qui le cherche ou ne le cherche pas.

Ceux qui ont vécu cette histoire et qui étaient présents nous dit le texte crurent en Jésus Christ.

Nous  avons encore beaucoup de malades comme Lazare. Leurs familles aussi cherchent la guérison en faisant tout pour éviter la mort. De nombreuse démarches sont conduites pour les aider à vivre le plus longtemps si possible : médicalement, socialement, économiquement. Certains sont malades physiquement, d’autres spirituellement, d’autres vivent des blessures profondes.

Ce que nous entendons dans le monde d’aujourd’hui avec toutes ces guerres qui seraient une maladie de ceux qui les provoquent et ne veulent pas s’en sortir. Reprocherions-nous à Jésus Christ  ou à Dieu de ne pas être là pour ramener la paix ?

Beaucoup verse des larmes pour beaucoup de pays, pour les blessés et les morts. Malheureusement beaucoup sont désespérés.

C’est pourquoi en ce temps de carême rappelant la souffrance du Christ, des sœurs de Lazare et tant d’autres. Nous nous agenouillons au pied de la croix pour exprimer notre douleur et notre souffrance. Au pied de la vie. C’est de là que des peuples vont émerger et revenir à la vie.

Si les autres ont cru à cette manifestation  de Jésus pourquoi ne croirons-nous pas qu’après la mort, il y a une vie, qu’après les pleurs, il y a de la joie, qu’après la guerre il y a la paix; qu’après une maladie il y aune guérison donnée par Jésus Christ  mort sur la croix et ressuscité pour nous donner la vraie vie. Et de la vivre maintenant.